3 novembre 2022 – 11 janvier 2023
Parcours Photo Saint-Germain / Centre Tchèque, Paris

Marie Tomanova. Nina Medioni. La Distance qui nous lie

Centre Tchèque Paris © Nina Medioni
Centre Tchèque Paris © Nina Medioni
Centre Tchèque Paris © Nina Medioni
Centre Tchèque Paris © Nina Medioni
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Marie Tomanova, Maruška in the Hayloft, series "World Between Us," 2021
Marie Tomanova, Memory from Telč 1993, series "World Between Us," 2021
Marie Tomanova, Dinner, series "World Between Us," 2021
Marie Tomanova, Song Of Exile, series "World Between Us," 2021
Nina Medioni, Hava-Malka in the Living Room, Bnei Brak, series "Le Voile," 2019-2022
Nina Medioni, Yehudit, Bnei Brak, series "Le Voile," 2019-2021
Nina Medioni, Sukkah, Tel Aviv, series "Le Voile," 2019-2021
Nina Medioni, Michèle Playing with Sans, Tel Aviv, series "Le Voile," 2019-2021
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Après dix années passées à New York, Marie Tomanova rend visite à sa mère dans la ferme familiale où elle a grandi, en République tchèque. Confrontée aux sentiments contradictoires d’appartenance et de désappartenance, elle revient sur le cadre et les valeurs qui l’ont constituée et dont elle s’est volontairement éloignée. World Between Us, la série qu’elle réalise lors de ce séjour, est à la fois l’aveu d’une incertitude et l’affirmation d’une identité : que reconnaît-on de soi dans son lieu d’origine, dans les êtres et les objets chers, désormais aussi étranges que familiers ? Quelle est la nature de nos liens familiaux qui, malgré les chemins et les choix divergents, nous ramènent toujours vers la source ?

Cette question est aussi celle évoquée par Nina Medioni dans Le Voile, travail qu’elle poursuit auprès d’une branche de sa famille vivant au sein d’une communauté ultra-orthodoxe en Israël. Medioni puise dans les racines qu’elle partage avec ses cousins et cousines pour établir une proximité troublante. Mais le seuil qu’elle franchit pour aller vers eux reste une ligne de séparation. Avec une grande délicatesse, ses photographies expriment le décalage entre, d’une part, le repli sur soi et l’obéissance aux règles strictes qui guident l’existence de la communauté religieuse et, d’autre part, la curiosité et la liberté qui président à son projet artistique.

Les titres des deux séries traduisent un rapport ambigu entre le familier et le lointain, l’intimité et l’exposition. La question proprement photographique de la visibilité est ici essentielle. Chez Tomanova, l’autoportrait permet de se réancrer dans un décor devenu étranger, tandis que chez Medioni, la non-représentatibilité des individus, propre aux membres de la communauté religieuse, constitue le point sensible autour duquel la photographe élabore son langage visuel.