8 avril 2022 – 19 juin 2022
National Gallery of Art, Vilnius

Tina Bara, Sibylle Bergemann, Kurt Buchwald, Lutz Dammbeck, Christiane Eisler, Thomas Florschuetz, York der Knoefel, Ute Mahler, Eva Mahn, Sven Marquardt, Barbara Metselaar Berthold, Manfred Paul, Rudolf Schäfer, Gundula Schulze Eldowy, Gabriele Stötzer, Ulrich Wüst

Corps impatients

Photographie est-allemande 1980-1989

Vilnius National Gallery of Art © Gintare Grigenaite
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Gundula Schulze Eldowy, from the series "Berlin on a Dog’s Night", 1987
York der Knoefel, from the series "Schlachthaus", 1986-1988
Manfred Paul, from the series "Verena – Geburt", 1977
Rudolf Schäfer, from the series "Der ewige Schlaf – visages de morts", 1981
Tina Bara, from the film "Lange Weile", 1983-1989
Christiane Eisler, Mita and Jana in Leipzig, 1983
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Trente ans après la chute du mur de Berlin, que sait-on en France de la photographie est-allemande ? De ce large chapitre encore trop peu connu, l’exposition met en avant la dernière décennie, par le prisme du corps. Elle entend montrer comment, dans un État autoritaire reposant sur la négation de l’individu, l’enfermement physique, la surveillance et la normativité, la photographie fut un médium par lequel les artistes ont manifesté la singularité de leur vie, de leur rapport au corps, exprimant ainsi une puissante liberté intérieure.

Après trois décennies marquées par une photographie documentaire et humaniste, le début des années 1980 voit apparaître un langage plus subjectif et hybride. Sans désavouer l’héritage de leurs aînés, les photographes se détachent de l’empathie subtilement critique de ceuxci pour s’attaquer de front aux tabous sociaux et donner chair aux hommes et femmes de leur temps. Les corps, marginaux ou isolés, racontent avant tout la vie qui déborde sous le couvercle de la dictature, la solitude de l’individu au sein de la collectivité, l’irréductibilité du sujet – en particulier dans la photographie de nu. Explorant plus avant les marges de la société, certains artistes rejoignent la contre-culture, notamment le mouvement punk et les groupes de mode underground dont ils captent la fébrilité et l’imagination, le désir de révolte et de différence. Le déguisement, la mise en scène de soi deviennent des armes permettant de se distinguer de la masse.

À cette période apparaît aussi une génération de photographes qui choisissent l’hybridation, puisent dans l’art performatif. La plupart mettent le corps au centre de leurs expérimentations, traduisant par diverses formes la schizophrénie induite par le régime, les questionnements existentiels, la soif de subversion, de vitesse.

L’exil intérieur, enfin, une autre stratégie de survie, se traduit photographiquement par l’introspection, l’examen attentif du corps, du visage. Le retrait dans l’intimité du couple ou du cercle d’amis, la poursuite d’une vie alternative « sous les radars », la fuite dans le rêve trouvent ainsi leur expression dans le travail de plusieurs photographes de ce temps.

Scénographie : Mindaugas Reklaitis

Graphisme : Laura Grigaliunaite

Exposition initialement produite par les Rencontres d’Arles 2019